Le poids des traditions chez les Afars est énorme. Des centaines d'hommes convergent toujours sur les bords du lac Assalé pour y extraire le sel, comme le faisait leurs parents et leurs grands-parents. Avec leurs petites haches à lame courbée, ces mineurs extraient des briques de sel par des températures frôlant parfois les 50°C. Les dromadaires et les ânes sont comme en léthargie dans cet enfer, attendant de se voir charger leur cargaison de sel pour repartir en file indienne au jour tombant, par centaines.

 

Non loin de là, le volcan Dallol produit des curiosités géologiques: sources chaudes acides, montagnes de soufre, petits geysers gazeux, vasques d’acides. Un spectacle sur fond blanc d’une richesse de couleurs exceptionnelle de jaune, vert et rouge ocre. Et surtout cette odeur de soufre pestilentielle que l’on sent bien avant d’arriver sur site, à la limite du supportable.

 

Que dire enfin de ce spectacle incroyable du ventre de la Terre se déversant de nuit de la bouche de l’Erta Alé, volcan le plus actif d’Ethiopie, avec son lac de lave permanent (depuis 1906). Terrifiant. Excitant. L’émotion est grande, mais la fatigue finit par m’emporter sur ce sol tiède où la nuit sera courte.